Par Kémo DAFFÉ
Le métier de journaliste est avant tout une responsabilité. Il ne suffit pas d’avoir un micro, une caméra ou une plume pour s’autoproclamer « informateur du peuple ». Être journaliste, c’est avant tout respecter une ligne d’éthique et de déontologie, sans lesquelles le métier perd tout son sens.
Avant de prétendre informer les autres, il est essentiel de se connaître soi-même : savoir d’où l’on vient, quelle famille nous a forgés, quelles valeurs nous portons, quel héritage moral nous transmet notre village ou notre communauté. Car la dignité que nous devons à notre origine devrait être le premier garde-fou contre la dérive. Un journaliste qui oublie cette base risque de se laisser emporter par la facilité de la provocation, du sensationnel et des attaques gratuites.
Or, au Sénégal, la tentation est grande. Dans un paysage médiatique saturé, où la concurrence pousse certains à privilégier le « buzz » à l’information, la dérive s’installe : manque de vérification, propos diffamatoires, manipulation de faits. On confond notoriété et professionnalisme. Pourtant, devenir un journaliste respecté n’est pas difficile : il faut seulement choisir la bonne manière, celle qui consiste à informer loyalement son public en respectant les faits.
Comme le disait un sage : « Quand tu veux pleurer, provoque plus fort que toi. » Malheureusement, certains journalistes appliquent cette logique à l’envers, croyant qu’attaquer une personnalité connue suffit à se faire un nom. Mais cette quête de célébrité n’a qu’un temps : si elle permet de briller un instant, elle finit toujours par ternir l’image du journaliste, de sa famille et de son terroir.
Le rôle du journaliste est clair : recueillir, vérifier, traiter et transmettre l’information, qu’elle soit d’intérêt général ou thématique. Tout manquement à ces principes n’est pas seulement une faute professionnelle, mais aussi une trahison envers son public. L’avenir du journalisme sénégalais dépend donc de la capacité de ses acteurs à revenir à l’essentiel : l’éthique, la rigueur et le respect des valeurs.
Kémo DAFFÉ
